La catapulte

Toujours dans l’esprit système D inauguré avec le Pibros, voici le complément indispensable du planeuriste de plaine j’ai nommé « The catapulte ».

Merci à Alexis Maréchal pour son aimable autorisation de reprise de cet article. N’hésitez pas à aller faire un tour sur son site car il propose, entre autre, de superbes modèles… Voici donc tout ce qu’il faut savoir sur la catapulte, un sujet sérieux traité sur un ton léger…

LE CATAPULTAGE

ou « Comment faire des trous dans la couche d’ozone !! »

 

CATAPULTE : n.f. du latin « catapulta « 

Autrement dit « pousse à la cata »; engin de guerre servant à propulser des projectiles ou toutes sortes d’engins volants, tout ça pour en mettre plein la vue voire plein la gueule au voisin d’en face.

Les romains l’ont probablement inventée, et ce que je vais modestement présenter ici n’est qu’une adaptation pacifique et ludique, avec un avantage sur les Romains : le sandow.

Depuis longtemps, les modélistes utilisent le sandow ou treuil élastique pour mettre les planeurs en altitude. Vingt ou trente mètres d’élastique, cent mètres de nylon à pêcher les baleines un piquet et …ça fait un bazar de plus, encombrant à trimballer et casse-pieds à mettre en oeuvre (mmmhh, le nylon qui s’emmêle !!).Donc, avant de vous précipiter devant un hévéa (dit « arbre à caoutchouc »), pour attendre qu’il vous fabrique assez de gomme, lisez ces quelques lignes et vous gagnerez du temps et du plaisir.

Donc réservé à la plaine et aux jours sans vent.
C’est sportif parce qu’on fait quelques kilomètres en allées et venues, mais on vole.

Maintenant, pour les sensations fortes il fallait trouver autre chose.

Je ne sais pas vous mais, moi, j’aime VOLER.

Alors quand arrive la fin de la semaine tant attendue, que l’on a réussi à négocier, comme dirait Sylvain (Coulomb), un « social » raisonnable entre le carrelage de la cuisine, les devoirs du dernier, ou les courses à Carrefour, et qu’après bien des kilomètres on arrive sur la pente, c’est pour s’aperçevoir que cet enfoiré de vent est parti lui aussi en week-end, il y a de quoi se les rouler délicatement dans la farine (avec un peu de beurre) pour s’en faire des croquettes bretonnes !!

Donc CATAPULTE ; retour à l’atelier, un crochet sous le bazar, un piquet, un élastoc et …Raah lovely ça marche tout le temps, on rigole et ON VOLE !

Démonstration

L’élément premier indispensable à bien choisir, c’est le sandow.
Pour ça, il faut réfléchir à ce vous voulez catapulter et pour quoi faire.
Pour le moment il ne s’agit de propulser dans les airs que des planeurs de petite taille, type 60 inches (costauds quand même), ou certaines ailes volantes. Le but est de voler sans la contrainte d’un matériel lourd ou encombrant, facile à mettre en oeuvre et à la portée de tous.

Après bien des expériences menées avec mes copains Marcel (Guwang) et Alexis (Maréchal), on peut arrêter son choix sur ceci :

LE SANDOW Sandow
  • Longueur : 10 m ou 15 m; plus long, ça n’améliore pas significativement les performances.
  • Diamètre : 6 mm, avec un allongement minimum de 150 voire plus, ou du 8 mm.
  • Résistance à la rupture : un peu plus de 100 KG (quand même).

En fait, peu importe que ce soit du 6 ou du 8, l’important c’est le coefficient d’allongement qui doit se situer entre 150 et 200, c’est à dire 1 fois et demi à 2 fois la longueur initiale en étirement maximum.
En dessous, ça n’a pas de « pêche », au-dessus , c’est trop mou..

A partir de là, on peut améliorer les lancers façon V2 :

  • Avec du 6 ou du 8, on peut doubler les longueurs ci-dessus, et là ça déménage.
  • Pour rendre le démarrage plus progressif, on peut mettre une longueur de 8, puis de 6 en suivant (coté planeur). Ca, c’est mon choix personnel. Le 8 se détend très vite, le 6 sert un peu d’amortisseur dans l’affaire, et prolonge le mouvement.

La limite, c’est vous, la solidité de l’ancrage du crochet et de vos ailes.


OÙ LE TROUVER (pas cher…) ?

Evitez les trucs tout faits du genre qu’on trouve en magasin de modélisme, c’est cher, et pas vraiment adapté.

La recherche doit se diriger vers les commerces de fournitures d’articles de sport (Décathlon, Go Sport, etc), et mieux, les commerces de fourniture d’équipements sportifs (écoles, clubs sportifs, collectivités). C’est vraiment là que vous trouverez votre bonheur, à des prix au ras du gazon.

A Toulouse, cet établissement existe, et notre clientèle bien que récente et en dehors de leurs habitudes n’est en rien rejetée, au contraire. L’envoi par correspondance ne pose pas de problèmes, mais vu les prix groupez-vous.
RODENAS Tél: 05.61.57.03.04Demandez Stéphan, il connait un peu nos manies !
RODENAS 05.61.57.03.04

Par exemple, le 6 vaut 3F le mètre, et le 8, 4F ! A ce prix là on peut se tricoter des hamacs !

J’attends avec impatience un nouveau produit en 8 avec allongement de 200 qui me semble plein de promesses. Je vous en reparlerai.


« L’ACCASTILLAGE  » : Pour que votre sandow dure, quelques précautions.

Chaque extrémité aura été « cautérisée », soit à la coupe par le fournisseur, soit à la maison avec une panne de fer à souder, ou au briquet; ça ne sent pas bon mais on évitera ainsi les effilochages.

D’un côté vous le fixerez au piquet, de l’autre vous accrocherez le planeur.

Du coté du piquet : vous pouvez l’attacher soit carrément par un noeud gansé, soit par un mousqueton, ce qui est le plus pratique, car vous pouvez le détacher aisément du piquet.

L’idéal, c’est le mousqueton à battant, sans oeil, type pompier en acier galvanisé.

Toujours chez Rodenas, ça vaut 5,40 F ttc en 60 mm de long.

Du côté du planeur : Traditionnellement on met toujours du fil de nylon de grosse section qui sert d’amortisseur au démarrage après le sandow; je me suis aperçu que pour cette utilisation, c’était inutile ( et plus marrant!).

Avantage : vite installé vite rangé.

Cependant pour dégager l’anneau d’accrochage de l’extrémité du sandow, j’utilise une petite longueur de drisse de nylon de 1mm ( 51 F ttc en bobine de 100 m). La drisse est utilisée en voile comme lien à tout faire. C’est tressé et extrêmement solide.

L’anneau est un anneau dit « brisé » de 12 mm de diamètre (ça suffit), que l’on trouve en sachet chez Décathlon.
Pour les plus pressés, et c’est aussi efficace, vous pouvez utiliser une cordelette avec un oeil, ou une petite longueur de nylon de pêche( pour les baleines !!).


LE PIQUET

La solution « Tout Terrain »

Un piquet de clôture que vous tronçonnerez à 60 cm environ et que vous meulerez en pointe, comme celui que vous avez ci-dessus.
C’est du piquet tout-terrain que vous pourrez planter n’importe où, y compris dans des sols secs et durs. De plus il y a des trous; c’est parfait pour mettre le mousqueton. Petit inconvenient « de poids »: il faut se trimballer la massette pour le planter, ou alors vous venez avec le gros René qui a de très gros poings ! Mais c’est quand même mieux tant pour le planter que pour le retirer .

piq1
La solution « light »

Le piquet en forme de tire-bouchon, en acier chromé, chez les marchands de produits pour animaux, ou dans le rayon animalerie en grande surface; très pratique, ils convient parfaitement dans des terrains tendres et compacts.

tirbouchon

LE CROCHET DE CATAPULTAGE

Quel Crochet ?

Il vaut mieux apporter un grand soin à ce bidule car ça tire très très fort, et il vaut mieux que ce soit solide.

Le crochet Graupner (le petit)

C’est certainement la meilleure option, car les efforts sont répartis sur les 2 vis de fixation qui serrent le fuselage grâce à la deuxième partie, à l’intérieur; deux petits trous, on visse, et c’est fini.

C’est léger, démontable, vite posé et ça n’abime rien.

graupner
Le crochet Pop

Pour les modèles dont le fuselage est costaud, c’est une option économique et efficace.
Un trou, vous insérez le pop, une rondelle à l’intérieur, et vous serrez doucement pour ne pas le sectionner.

Dès que c’est suffisament serré, vous retirez la pince, vous coupez un peu de longueur, et vous donnez la forme (doucement ) au-dessus du point de section.

Testé et… approuvé !

pop

Ces options sont simples et rapides, mais bien sûr, il en existe d’autres.

 

Le crochet « spécial Mininch »

Compte-tenu de l’originalité de ce planeur 60 Inches, et vu sa construction, impossible d’utiliser les précédentes techniques car il aurait fallu le « planter » dans l’ogive; gag assuré.

Crochet pour Mininch

J’ai donc pensé (et Alexis l’a fait) en fabriquer un, amovible, qui s’installe sur le téton de lancer tel que vous le voyez sur la photo. C’est de la CaP (Corde à Piano) de 2 mm, mise en forme avec un peu de patience. IMPERATIF : il faut bien scotcher le dispositif au fuselage ou à l’ogive pour éviter qu’il reste accroché au sandow.

Le crochet d’aile volante
La PASSAJ

C’est avec cet engin démoniaque que j’ai vraiment apprécié la folie du catapultage. L’installation est simple.
Il faut confectionner un crochet en CaP de 2, qui va s’enrouler sur la clé d’aile à l’intérieur de celle-ci et se prolonger jusqu’à 10 cm de la clé vers le nez.

C’est indestructible !

coupe de Passaj
Pour faciliter la saisie de cette bestiole qui ne demande qu’à partir toute seule, j’ai rajouté une « gachette », toujours en CaP de 2 et fixée sur la clé d’aile, à coté du crochet.

gachette

En dehors de la PASSAJ, je n’ai pas d’expérience sur les ailes « classiques », mais on doit pouvoir utiliser certaines techniques décrites plus haut, en tous cas pour celles qui ont un semblant de fuselage. Pour celles qui n’ont rien qui « dépasse », il faut bidouiller un système qui répartisse l’effort de traction sur l’aile. Votre contribution est bienvenue.

La PIBROS

L’excellent site anglais de vol de pente rc-soar http://www.rc-soar.com explique comment catapulter une Pibros après y avoir installé un crochet.

pibhk1

pibhk2

http://www.rcsoar.com/pibros/pibros_6_catapult.htm


Alors ce crochet, où va-t-on le mettre ?

Le principe est que le planeur doit partir bien à plat pour offrir un minimum de trainée au décollage

Contrairement au crochet de treuillage, il faut le mettre très en avant par rapport au bord d’attaque de l’aile.

Sur mon Mini-Ellipse, il est placé à 30 mm du bord d’attaque ( la partie intérieure du crochet), et je pense qu’on peut encore l’avancer un peu de 5 mm.

Sur la Passaj, l’accrochage est à 10 cm de la clé d’aile.


ON Y VA ?

OK…

… Mais d’abord quelques précautions vitales avant le vol…

* Il faut impérativement « bloquer » tout ce qui peut se balader dans le planeur, plomb, batterie récepteur, avec de la mousse, du scotch, sinon à la vitesse ou ça démarre, va y avoir du « monde » dans la queue, et avec un centrage à 50 cm en arrière du bord fuite, autant piloter un manche à balai !

Les ailes

ce sont elles qui encaissent toute la charge, alors bichonnez leur fixation en les vissant correctement, ça va de soi.

Les Gouvernes

Vérifiez la fixation des ailerons car le premier danger est le « flutter » au décollage.

« Flutter » : vibrations des parties mobiles du planeur engendrées par la survitesse.

Pensez qu’en une seconde votre planeur passe de 0 à plus de 100 KM/H ! Donc le moindre « courant d’air » qui passe dans les fentes et c’est l’arrachage et… l’explosion (n’est-ce pas Serge ?).

Etanchéifiez bien vos gouvernes, surtout à l’intrados, en mettant du scotch de charnière que vous collez par moitié sur l’aile, l’autre moitié sera saupoudrée de microballon, ou de talc.

Soit dit en passant, un excellent moyen de fixer les ailerons (à l’extrados !) est l’utilisation de mastic-colle transparent type sanitaire.

Les Réglages

Je le répète, le planeur (ou l’aile) doit décoller le plus à plat possible. Bien sûr cela dépendra du profil d’aile de votre engin.

Donc avant de tirer comme un malheureux sur le sandow, il faut s’entrainer à quelques mises en altitudes douces, afin de régler les trims de gouvernes.

Une fois, bien réglé, vous pourrez y aller.

Vous tendez votre sandow, planeur accroché, en reculant à la distance voulue; vous vérifiez bien que votre espace est dégagé devant et sur les cotés… et zzou, c’est parti !

Pour tenir l’engin, plusieurs méthodes.

* Planeurs à tétons de lancer (type Mininch)

Il suffit de se servir des tétons, main en dessous.

* Planeur sans rieN

Saisir le fuselage par en dessous également, mais main ouverte, plutôt près du stab, pour ne pas l’accrocher au démarrage.

* Les ailes

Comme la Passaj : si vous installez la gâchette, c’est hyper simple, sinon c’est en pinçant le bord de fuite, (ça gliiissse !!!),
et pour les Pibros il vous faudra un aide qui saisira les bords d’attaque.

Le catapultage, c’est avant tout le plaisir de mettre un petit planeur à une altitude intéressante pour gratter dans la bulle hors de portée, mais aussi pour s’éclater dans des décollages-fusée, avec la possibilité de faire tout un tas de galipettes en l’air et même de la voltige. Il y en a pour tous les goûts.

Même s’il y a un peu d’air vous économiserez vos épaules de lanceur de cure-dents, et vous ne pourrez plus vous en passer.

Ne soyez pas timide, ESSAYEZ ! Vous vous affranchirez des jours sans vent et avec ce dispositif, vous êtes sûr de voler tout le temps, à la pente ou en plaine.

marcelance
Marcel dans la ( bonne ) position du lanceur …poseur !

 


Quelques photos de plus de l’équipe toulousaine de catapultage…

L’ultime conseil !
Si vous êtes spectateur,
ne regardez jamais un catapultage sous cet angle !
Sinon gare aux dents……
Sébastien, Jean-Philippe, Didier et Serge avec leur Mininch, le planeur préféré des amateurs de sensations fortes !